Portrait de l’architecte Paul Schneider-Esleben | Réalisation : Pierre-Alexandre CAVÉ | Montage : Hélène BALLIS | Production : Raphaël WIRTH | © Accusés de Productions
RÉSUMÉ
En 1978, l’architecte allemand Paul Schneider-Esleben, s’apprête à passer une retraite paisible avec ses pinceaux et sa palette d’aquarelle après une carrière internationale hors du commun. Il vient d’acquérir auprès du baron de Rothschild le domaine de la vieille bastide, une propriété à couper le souffle sur la presqu’île de Saint- Tropez, composée de quatre maisons, d’un vignoble et d’une forêt de pins parasols dévalant jusqu’aux rivages. Mais cet été là, un incendie ravage son domaine viticole.
L’histoire de l’Octopus commence donc par un trou. Un trou de six mètres de diamètre creusé pour restaurer les vignes de la Vieille Bastide ravagées par les flammes en ce mois d’août 1978. Un trou, comme une absence dans la vie de Paul qui démarre à l’âge de 64 ans la construction de l’Octopus dans le plus grand secret et sans la moindre autorisation. Un trou enfin, comme le vide juridique autour de la maison qui empêche actuellement toute réhabilitation du monument.
Dans ce film-enquête je cherche à rassembler les pièces de cette histoire, retraçant le destin incroyable de cette maison et de son architecte.
PAUL SCHNEIDER ESLEBEN
Paul Schneider-Esleben est né en 1915, il commence une carrière de dessinateur de presse puis au retour de la guerre il se marie et suit les traces de son père en entrant dans un cabinet d’architecture. Il voue une véritable passion au dessin sous toutes ses formes, il dessine le mobilier de ses bâtiments mais aussi des bijoux, peint des aquarelles et croque les scènes de sa vie quotidienne.
Rapidement son trait influencé par le style modernisme fait mouche et il est engagé dans de grands cabinets. Il rencontre son mentor Mies Van Der Rohe et fait désormais partie de l’avant-garde artistique dans la jeune République Fédérale Allemande. À l’apogée de sa carrière dans les années 50 à 70, Paul enchaîne les constructions à un rythme effréné. Il travaille pour le compte des florissantes banques et industries de la région Rhénane et acquière une renommée nationale et internationale. Il construit le premier gratte-ciel moderne européen et réalise près de 150 bâtiments à travers le monde dont cinq seront classées monuments historiques en l’Allemagne.
Les années 1980 et 1990 sonnent la fin de sa carrière. Paul se retranche de plus en plus avec ses aquarelles dans sa villa méditerranéenne. Il meurt en 2005 dans un quasi anonymat.
